
« Obésiciels », « inflagiciels », « boufficiels », les barbarismes ne manquent pas pour désigner les applications qui utilisent trop ou toujours plus de ressources numériques (mémoire, calcul, autonomie). Pour contenir cette inflation, l'équipe du professeur en informatique Romain Rouvoy a développé une « sonde virtuelle » qui observe « au microscope » la consommation d'électricité des programmes sur les serveurs, amenant des gains observés allant jusqu'à « 25 % ». Partenaire de ce projet, Orange emploie deux doctorants sur l'écoconception logicielle pour « réduire les coûts d'exploitation » de ses réseaux, indique Marc Vautier, expert énergie et environnement chez l'opérateur. Gloutons énergétiques, les centres de données sont responsables d'« un quart des gaz à effet de serre générés par le numérique » en 2018 selon l'ADEME, avec des factures d'électricité considérables. Les paramètres d'optimisation logicielle se logent notamment dans « le type de langage informatique », la « gestion de la mémoire », « le nombre de requêtes entre serveurs et terminaux », énumère Romain Rouvoy, de l'Université de Lille.
