Baromètre 2019 de la R&D belge
Publié le 13/06/2019 Dans Press Releases
Le texte suivant est issu d'un communiqué de presse et ne reflète en rien l'opinion de la rédaction.
Bruxelles, le 13 juin 2019. Ayming Belgium, société de conseil spécialisée dans la Business Performance, publie son deuxième Baromètre de la R&D belge. En 2019, 76% des dirigeants d’entreprise interrogés ont une vision optimiste de leur portefeuille d’innovations pour les années à venir, contre 88% l’an dernier.

À la suite de son premier Baromètre de la R&D belge publié en mars 2018, Ayming Belgium a voulu analyser les évolutions entre 2018 et 2019 concernant :

la perception des enjeux liés à la R&D dans les entreprises belges
le degré d’optimisme des entreprises innovantes en matière de R&D pour les années à venir
l’adoption des différents instruments de financement de la R&D
la générosité et l’applicabilité des incitants et subsides participant au financement des projets de R&D.

Dans ce deuxième Baromètre de la R&D belge, Ayming Belgium s’est également intéressée à la connaissance et à la mise en œuvre du processus de transformation digitale dans les entreprises.

Quelles sont les principales conclusions à tirer de cette étude basée sur les réponses de 193 CEO, CFO et directeurs de la R&D d’entreprises-clés des secteurs industriels innovants en Belgique[1] ?

Trouver des idées innovantes : le principal casse-tête des entrepreneurs

76% des dirigeants d’entreprise interrogés sont optimistes au sujet de leur portefeuille d’innovations pour les années à venir, contre 88% en 2018

Laurie Pilo, Managing Director d’Ayming Benelux : « L’optimisme croît avec la taille de l’entreprise, mais globalement, la confiance face à l’avenir dans le domaine de l’innovation s’érode en 2019. Le pessimisme quant au potentiel d’innovation à court terme est particulièrement marqué dans les sociétés de taille moyenne (entre 50 et 499 salariés) : dans

ce segment, près d’un dirigeant sur trois se déclare “plutôt pessimiste” au regard de son futur portefeuille d’innovations. »

En 2019, tout comme en 2018, les trois principaux défis que les entreprises estiment devoir relever en matière d’innovation sont :

l’identification de nouvelles idées, de nouveaux produits et/ou marchés profitables
le recrutement des profils qualifiés adéquats
l’accès à des sources de financement publiques (avantages fiscaux et subsides)

66% des entreprises pensent que l’identification et le reporting de leurs activités de R&D mériteraient d’être optimisés

Laurie Pilo : « Ce pourcentage grimpe à trois entreprises sur quatre lorsque l’optimalisation des ressources financières en R&D est perçue comme une priorité car ces deux approches sont concomitantes (voir infra). L’identification et le reporting des activités de recherche et développement impose un mapping scientifique, ce qui n’est pas chose facile lorsque l’on manque du recul nécessaire. D’où l’intérêt de se faire accompagner dans cette démarche. Cette vision d’ensemble est essentielle car elle contribue à la vision à long terme de l’innovation au sein de l’entreprise et renforce du même coup l’optimisme du management ! »

61% des entreprises négligent l’innovation dans les processus de production

En 2019, le rythme de l’innovation est, de manière générale, un peu moins soutenu qu’en 2018 (moins de « fréquemment » dans les réponses), mais il semble que l’intensité soit plus élevée (moins de « jamais »), si bien que les différences entre 2018 et 2019 sont peu significatives.

Nadège Bonny, Innovation Performance Manager : « Le principal constat est que l’innovation en matière de produits et services, ainsi que les innovations scientifiques et techniques priment sur l’innovation dans les processus de production. Or, c’est bien là que se joue la transition vers l’industrie 4.0, qui permettrait à l’industrie belge de rester compétitive dans le futur. Il y a donc à ce niveau un défi important à relever. »

La collecte et l’analyse des données sont considérées comme essentielles

Plus d’un tiers des dirigeants d’entreprises innovantes n’ont jamais entendu parler du concept d’industrie 4.0

L’industrie 4.0 (ou Smart Factory) est le produit de la 4e révolution industrielle : elle désigne une nouvelle génération d’usines connectées, robotisées et intelligentes. Celles-ci utilisent des technologies telles que l’intelligence artificielle (AI), la robotique, le Big Data, les réalités virtuelles et augmentées, les objets connectés (IoT). Elles peuvent fonctionner de façon autonome avec la capacité de s’auto-corriger.

L’étude d’Ayming laisse apparaître que plus l’entreprise a d’employés impliqués dans la R&D, plus ses dirigeants maîtrisent le concept d’industrie 4.0 – ce qui n’est pas vraiment une surprise. « Nous constatons que cet enjeu est plus problématique pour les entreprises de moins de 500 personnes, celles qui, précisément, doivent le plus souvent se battre financièrement pour rester compétitives. Il faut relever que 57% des entreprises interrogées considèrent le financement de la transition vers l’industrie 4.0 comme un réel challenge », relève Nadège Bonny.

La gestion des données est fondamentale pour 55% des entreprises

Laurie Pilo : « La gestion des données est au centre des préoccupations des entreprises : respectivement 55% et 58% des dirigeants sondés considèrent que l’intégration des outils de collecte des données et l’analyse structurée de celles-ci sont des étapes essentielles pour se transformer en Smart Factory. L’automatisation des processus de production n’arrive qu’en troisième position (45%), et ce, alors que trois entreprises sur quatre affirment travailler sur des projets d’automatisation ou de digitalisation de leurs procédés industriels. Cette contradiction est d’autant plus interpellante que c’est bien à ce niveau que réside la clé du succès du passage à la Smart Factory. »

Les incitants en matière de R&D sont largement sous-utilisés

72% des entreprises innovantes sollicitent la dispense partielle de versement du précompte professionnel pour leurs chercheurs…

Pour 81% des entreprises, l’optimalisation du financement de la R&D est une priorité. Pour autant, peu d’entre elles se sentent suffisamment expérimentées et à l’aise face aux demandes administratives. Conséquence : comme en 2018, les financements publics directs et indirects de la R&D restent largement sous-utilisés, sans évolution majeure d’une année à l’autre. L’utilisation de la dispense partielle de versement du précompte professionnel pour les chercheurs enregistre une très légère progression (72%). Elle est particulièrement utilisée par les entreprises employant plus de 10 personnes en R&D. L’autre subside qui progresse, notamment en raison du travail effectué par Ayming et son partenaire Inspiralia, est l’Instrument PME qui soutient les PME européennes innovantes à fort potentiel de croissance (15%). « La mesure va évoluer vers un dispositif plus complexe d’ici à la fin 2019 », prévient toutefois Nadège Bonny.

… mais 83% jugent ce dispositif trop complexe

Bien que largement plébiscitée, notamment en raison de son caractère « généreux », la dispense partielle de versement du précompte professionnel pour les chercheurs est perçue comme relativement ou très difficile à appliquer par 83% des entreprises sondées. Cette complexité est également évoquée par près d’un tiers des entreprises qui n’appliquent pas la mesure, à côté d’autres facteurs comme la méconnaissance du dispositif et le manque de temps.

Cerise sur le gâteau, parmi les entreprises qui ont subi un contrôle fiscal, 44% ont été redressées pour une mauvaise application du dispositif, soit au niveau de la validité des diplômes des chercheurs, soit au niveau des proratas et/ou de la nature des projets de R&D. C’est 10% de plus qu’en 2018 !

En outre, pour 71% des entreprises interrogées, la mesure n’aurait qu’un impact « limité » ou « moyen » sur le recrutement de personnel affecté à la R&D. « Ce score est interpellant car il pourrait laisser supposer que les entreprises profitent uniquement d’un effet d’aubaine, sans impact réel sur leurs ressources et leurs projets », déplore Nadège Bonny.

69% des entreprises considèrent que les mécanismes régionaux de subsidiation sont compliqués

À peine 9% des entreprises sondées considèrent que la demande de subsidiation pour des projets R&D est « facile » ou « très facile ». Elles sont 69% à juger cette procédure « difficile » ou « très difficile ».

Laurie Pilo : « Les entreprises sont parfaitement conscientes des possibilités offertes par les autorités aux activités de R&D, mais bloquent face à la complexité des dispositifs. Une lecture d’ensemble des incitants proposés aux niveaux européen, fédéral et régional semble également difficile. Le manque de temps joue, lui aussi, en défaveur des entreprises concernées. »

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