Samedi soir, on a regardé un DVD: Le Couperet
Une satire grinçante et plutôt bien menée, portée à bout de bras par un José Garcia épatant. Le film nous a néanmoins laissé sur un sentiment mitigé à cause d'un détail qui nous est d'abord apparu comme une erreur de script assez rigolote et à la réflexion...
J'explique? Oui? Bon
Donc le personnage joué par José Garcia a entrepris d'identifier et d'éliminer ses rivaux les plus dangereux pour un emploi qu'il convoite. Le premier vit en Belgique (c'est clairement précisé et au vu de ce qui va suivre, on se demande d'ailleurs bien pourquoi). Notre "héros" s'y rend, se planque devant le domicile de sa future victime et décide d'attendre le passage du facteur, que voici que voilà dans sa camionnette... jaune

Pour une coproduction franco-belge, tournée essentiellement en Belgique, avec une distribution et une équipe fortement teintées de belgitude, c'est quand même curieux qu'on ait laissé passer une bourde de cette taille.
Intrigué, j'ai demandé à mon ami Google si d'autres avaient remarqué la chose. Et je suis tombé sur un blog assez amer à propos de la publicité cachée au cinéma, qui y faisait allusion en l'interprétant comme une délicate attention destinée à faire plaisir au sponsor français du film.
Et de relever dans la foulée un autre exemple, en sens inverse, qui nous avait échappé en regardant le film mais que j'ai pu vérifier après coup.
A la suite d'un "accident" de voiture, le personnage se rend chez son garagiste. Nous sommes donc en France, là. Le garagiste propose d'appeler l'expert de l'assurance et décroche son beau téléphone

C'est vrai que la Poste du département de Seine Saint-Denis est chaleureusement remerciée au générique. En revanche, Belgacom ne figure pas parmi les sponsors officiels du film. Mais c'est une coproduction soutenue par Wallimage, qui a bénéficié du Tax Shelter belge... à charge pour le réalisateur de renvoyer l'ascenseur en assurant discrètement la promotion des fleurons de notre industrie qui gagne? J'en sais rien Mais il n'est quand même pas là par hasard, ce téléphone estampillé Belgacom.
Enfin voilà. C'est vrai que ça coûte cher de faire un film. Il suffit souvent de lire le générique jusqu'au bout pour avoir une petite idée des compromissions qui ont été nécessaires afin de boucler le budget. Après tout, il faut prendre l'argent là où il est, et si les seuls dommages collatéraux se limitent à des incongruités somme toute comiques, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
Oui... enfin c'est sans doute ce que je me dirais en général. Dans le cas particulier d'un film qui prétend dénoncer les effets pervers du capitalisme triomphant, je trouve quand même que la couleuvre est plus difficle à avaler.