C'est Ryan qui a le premier flairé l'entourloupe (Ryan est d'origine italienne, comme vous et moi, mais ses parents lui donné un prénom belge, pour faciliter son intégration). Le problème de Ryan, c'est qu'il doit pisser dès qu'il trempe un orteil dans l'eau. Rien n'y fait. Il a beau prendre ses précautions à l'avance, ça ne rate pas. Sans doute le contact d'un liquide qui lui donne envie... Donc, comme d'habitude, Ryan avait à peine fait trempette qu'il a été pris d'un besoin pressant. Et bon, puisque c'était notre première journée comme maîtres-nageurs, il n'a pas osé se soulager dans le petit bassin, comme on fait normalement.
Et c'est en voulant aller aux toilettes qu'il s'est rendu compte qu'on était enfermés. J'aime autant vous dire qu'il en a oublié son besoin de pisser. Et nous, on est sortis de la flotte vite fait. Il était temps d'ailleurs. On commençait déjà à se ramollir dans cette eau chaude. Gianfranco est resté dedans. Il était comme collé à la paroi de la piscine. Il disait qu'il n'arrivait pas à se détacher, mais bon, il faut toujours qu'il fasse le con pour qu'on le remarque. Quelle nouille, celui-là ! Comme si on n'avait pas d'autres soucis... On l'a laissé gesticuler sans s'occuper de lui. Il fallait qu'on trouve un moyen de sortir de là.
Mauro a bien parlé d'enfoncer la porte, mais personne n'a fait mine de donner un coup d'épaule, et lui-même s'en est bien gardé. On n'avait pas sué pendant des mois à se sculpter un corps d'athlète pour aller faire comme ça une blouche dans la carrosserie. Un bleu sur le bronzage UV, ça le fait pas trop.
Pas question non plus d'appeler des secours. On avait tous laissé nos GSM dans les vestiaires, même Pietro qui en a un waterproufe, mais qui ne le prend jamais parce que ça fait bâiller son string quand il le porte à la ceinture.
(à suivre)