Si au fond de toi tu n'as pas envie d'arrêter de fumer, ce n'est hélas pas ton patch qui te la coupera (l'envie...)
Il t'aidera peut-être à ne pas tourner comme un lion en cage, mais dès que tu seras vraiment tenté... enfin je ne veux pas te décourager, au contraire.

La dépendance physique dure quelques jours après l'arrêt. La dépendence psychologique peut durer toute la vie: ces habitudes qu'on a de prendre une cigarette après un bon repas, celle du matin pour certains, fumer quand on est énervé, ou quand on veut s'occuper les mains pour cacher sa timidité en société...

Pour y faire face, il faut se trouver toutes les mauvaises raisons de continuer et toutes les bonnes d'arrêter: le bouquin de styx l'a aidée beaucoup apparemment.

En ce qui me concerne, j'ai commencé à fumer vers 15-16 ans comme beaucoup de gamins pour jouer à l'homme avec ses copains. Je me suis toujours dit que j'arrêterai un jour, et j'ai du arrêter la première fois vers 22-23 ans. En fait, je n'avais pas vraiment arrêté, mais je ne fumais plus tous les jours, seulement en certaines circonstances (sorties avec des fumeurs, ...)
J'avais donc conclu qu'il n'était pas si difficile d'arrêter, et j'ai dès lors recommencé plusieurs fois ainsi à redevenir alternativement fumeur régulier et fumeur occasionnel.

Les années passant, les périodes où j'étais fumeur occasionnel se réduisaient de plus en plus, celle où j'étais fumeur régulier devenaient la règle... Et à chaque lendemain de soirée trop tabagique, je me jurais d'arrêter bientôt.

Puis il y a eu une suite de circonstances qui m'ont beaucoup aidé, un peu comme le livre pour styx.
Le soir où j'ai fêté mes 40 ans en compagnie d'un grand nombre d'amis, j'ai encore fumé plus que raisonnablement, avec un lendemain douloureux mais plein de bonnes résolutions. Le même jour, sur M6, passe une émission sur les méfaits du tabac, radicale, montrant un cancéreux de 22 ans (!), des images atroces de poumons tapissés et atrophiés, et aussi un vieux couple de fumeurs invétérés (genre 3-4 paquets par jour depuis 30 ans) qui avaient quand-même arrêté depuis plusieurs années. Le lendemain encore, je retrouve par hasard l'e-mail d'un copain d'université, devenu entretemps chirurgien vasculaire, qui me dis cela dans son premier mail en ajoutant qu'il espérait que j'avais arrêté de fumer.

C'est tout ce qu'il me fallait pour décider d'arrêter une fois de plus, mais cette fois avec la ferme intention de ne plus _jamais_ y toucher. Deux mois plus tard j'en regoûtais une (mauvaise bien sûr), pour le regretter amèrement le lendemain, et confirmer ma décision.
Depuis 3 ans, je n'y ai plus touché, et je me sens avant tout libéré de cette prison.