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Je dois vous dire une chose : si vous espérez avoir la critique du dernier Dan Brown ou des mondes de Narnia, vous vous trompez. Je vais essayer de faire des critiques de bouquins plus ou moins récents, mais j'aime sortir des sentiers battus et ne vais pas vous servir mon avis sur un livre dont vous trouverez 45 000 critiques sur Google parce que tout le monde en parle. Car si tout le monde en parle, je n'ai pas besoin de le faire 
Au menu cette semaine :
1. L'album :
Ceci est un poéme qui guérit les poissons de Jean-Pierre Siméon, 2005 (bio)
En résumé : Léon, le poisson d'Arthur, est gravement malade. La solution pour le sauver, c'est un poème, selon sa maman. Alors, Arthur cherche par tous les moyens à obtenir ce poème. Pour ce faire, il interroge tout son entourage (y compris l'armoire de la cuisine et le dessous du lit de ses parents) afin de connaître la signification de ce mot, "poème". Car comment en rapporter un à son poisson, s'il ne sait pas ce que c'est réellement. Chaque personne lui donne sa définition du poème, puisée au fond de son imagination (je vous en cite deux : "un poème, c'est quand on aime : on a du ciel dans la bouche" , "un poème, c'est quand tu entends battre le coeur des pierres"), et Arthur amalgame ces interprétations jusqu'à conclure qu'il ne possède toujours pas la clé du mystère. Alors, il rentre voir son poisson malade et lui explique ce qu'il sait. Toutes les phrases, mises bout à bout, forment un superbe poème qui, bien entendu, ravit le poisson...
Age : De 4 à 8 ans. Les mots sont si beaux qu'il ne reste qu'à se laisser bercer par leur musique. En lecture, il n'est pas nécessaire de comprendre pour apprécier !
Mon avis : quand on tombe sur un titre pareil, il faut être totalement hermétique pour ne pas être immédiatement sous le charme ! "Ceci est un poème qui guérit les poissons" !!! L'auteur mérite un prix rien que pour avoir trouvé ça ! J'ai a-do-ré cet album. Le texte parle de la poésie, souvent difficile à expliquer aux enfants, d'une manière simple, imagée et très poétique, donc finalement, il suffit d'entendre ou de lire les mots pour comprendre, même confusément, ce que c'est qu'un poème et les richesses qu'il contient.
2. Le roman enfants
"L'histoire impossible à sécher" de Claire Ubac, 2004 (bio)
En résumé : C'est lors de l'enterrement de leur père, tué dans un accident de voiture, que les jumelles Ophélie et Daphné, dites Lili et Lolo, font la connaissance de leur grand-mère paternelle, qu'elles n'avaient jamais vue. Du haut de leurs 12 ans, elles comprennent que leur mère (et elles-mêmes) ont intérêt à accepter la proposition de Bonne-Maman de passer les vacances d'été à "La source", demeure familiale qui a connu leur père enfant. Ces vacances ensoleillées à la campagne vont permettre à la grand-mère et aux deux filles de lentement s'apprivoiser mutuellement, par l'intermédiaire d'un cahier trouvé dans une pièce fermée à clef (clé?). Ce cahier a un comportement bien étrange : sans prévenir, il se met régulièrement à goutter, au point d'inonder le matelas ou le sol sur lequel on l'a posé. Et surtout, il recèle des histoires suffisamment étranges pour que Lili et Lolo en oublient la hargne de la gouvernante sadique qui les brime sans arrêt.
Age : de 9 à 11 ans.
Mon avis : Je vous avais dit que j'aimais les titres accrocheurs, et celui-ci en fait incontestablement partie. Et le contenu, derrière le titre, ne m'a pas déçue. L'histoire est racontée par les jumelles, qui se partagent la narration à raison d'un chapitre à tour de rôle. Un roman profond, qui traite de la mort d'un proche avec justesse et sans émotion dégoulinante, ainsi que de la difficulté de communication entre les générations. C'est le premier roman de Claire Ubac que je lis, et je sais que je vais recommencer, sa manière d'écrire m'a tout a fait convenu. J'ai vu qu'elle avait écrit "L'histoire impossible à peindre", c'est-y pas un beau titre ça ?
3. Le roman ados
"Nine eleven" de Jean-Jacques Greif, 2004 (bio)
En résumé : Jean-Jacques Greif a décidé de laisser une trace "vivante" du 11 septembre le plus célèbre de l'histoire. Ce roman est bâti sur le récit que plusieurs personnes vivant à New-York lui ont fait de cette journée de panique. Nous suivons ainsi le déroulement des événements via des étudiants d'une école voisine, des employés du WTC, et même des boulons et des vis qui font tenir les tours et qui ne vont pas tarder à lâcher. Le livre contient aussi des données historiques sur la construction des tours et le contexte dans lequel elles ont été élaborées, ainsi que différents plans et schémas pour mieux comprendre ce qui s'est réellement passé et pourquoi les conséquences de ces attentas ont été celles que nous connaissons. Attention, ici, il n'est nullement question de la politique Bush et de la "guerre sainte" qui a suivi, le livre commence et finit le 11 septembre, il ne fait que relater les attentats vécus par ceux qui étaient présents. Les conséquences dont je parle sont, notamment, l'effondrement des deux tours et la manière dont elles sont tombées. Le titre, nine eleven, rappelle la manière des Américains de donner la date en commençant par le mois. Et le 911 est le numéro d'appel d'urgence aux USA (équivalent à notre 100).
Age : de 14 à 18 ans. Les étudiants que nous suivons ont de 16 à 20 ans. Cependant, le livre est susceptible d'intéresser tout adolescent qui a entendu parler de cette journée et qui, à l'époque, n'avait pas la maturité nécessaire pour comprendre. Nous avons, par la télévision, vécu ces images en direct, mais il faut se rappeler qu'un ados de 14 ans aujourd'hui n'en avait pas 10 quand cela s'est produit. Et même pour nous, adultes, certains éléments apportent un plus par rapport à ce que nous savions déjà.
Mon avis : La catastrophique journée du 11 septembre 2001 vue de l'intérieur et expliquée aux jeunes sans lourdeur ni démagogie, c'est ce qui m'a incitée à vous parler de ce roman. Vu de l'intérieur, par ceux qui étaient présents dans et aux abords des tours, ce récit prend des allures de témoignage poignant. L'auteur a effectué un réel travail de fouille et de documentation, dans le but de restituer, avec le plus de spontanéité possible, les situations pratiques et physiques de cette journée ainsi que les sentiments d'horreur et d'incompréhension qu'elles ont déclenché dans la population new-yorkaise, mais sans sombrer dans dans le sentimentalisme typiquement américain. Un remarquable roman-documentaire !
Au menu cette semaine :
1. L'album :
Ceci est un poéme qui guérit les poissons de Jean-Pierre Siméon, 2005 (bio)En résumé : Léon, le poisson d'Arthur, est gravement malade. La solution pour le sauver, c'est un poème, selon sa maman. Alors, Arthur cherche par tous les moyens à obtenir ce poème. Pour ce faire, il interroge tout son entourage (y compris l'armoire de la cuisine et le dessous du lit de ses parents) afin de connaître la signification de ce mot, "poème". Car comment en rapporter un à son poisson, s'il ne sait pas ce que c'est réellement. Chaque personne lui donne sa définition du poème, puisée au fond de son imagination (je vous en cite deux : "un poème, c'est quand on aime : on a du ciel dans la bouche" , "un poème, c'est quand tu entends battre le coeur des pierres"), et Arthur amalgame ces interprétations jusqu'à conclure qu'il ne possède toujours pas la clé du mystère. Alors, il rentre voir son poisson malade et lui explique ce qu'il sait. Toutes les phrases, mises bout à bout, forment un superbe poème qui, bien entendu, ravit le poisson...
Age : De 4 à 8 ans. Les mots sont si beaux qu'il ne reste qu'à se laisser bercer par leur musique. En lecture, il n'est pas nécessaire de comprendre pour apprécier !
Mon avis : quand on tombe sur un titre pareil, il faut être totalement hermétique pour ne pas être immédiatement sous le charme ! "Ceci est un poème qui guérit les poissons" !!! L'auteur mérite un prix rien que pour avoir trouvé ça ! J'ai a-do-ré cet album. Le texte parle de la poésie, souvent difficile à expliquer aux enfants, d'une manière simple, imagée et très poétique, donc finalement, il suffit d'entendre ou de lire les mots pour comprendre, même confusément, ce que c'est qu'un poème et les richesses qu'il contient.
2. Le roman enfants
"L'histoire impossible à sécher" de Claire Ubac, 2004 (bio)En résumé : C'est lors de l'enterrement de leur père, tué dans un accident de voiture, que les jumelles Ophélie et Daphné, dites Lili et Lolo, font la connaissance de leur grand-mère paternelle, qu'elles n'avaient jamais vue. Du haut de leurs 12 ans, elles comprennent que leur mère (et elles-mêmes) ont intérêt à accepter la proposition de Bonne-Maman de passer les vacances d'été à "La source", demeure familiale qui a connu leur père enfant. Ces vacances ensoleillées à la campagne vont permettre à la grand-mère et aux deux filles de lentement s'apprivoiser mutuellement, par l'intermédiaire d'un cahier trouvé dans une pièce fermée à clef (clé?). Ce cahier a un comportement bien étrange : sans prévenir, il se met régulièrement à goutter, au point d'inonder le matelas ou le sol sur lequel on l'a posé. Et surtout, il recèle des histoires suffisamment étranges pour que Lili et Lolo en oublient la hargne de la gouvernante sadique qui les brime sans arrêt.
Age : de 9 à 11 ans.
Mon avis : Je vous avais dit que j'aimais les titres accrocheurs, et celui-ci en fait incontestablement partie. Et le contenu, derrière le titre, ne m'a pas déçue. L'histoire est racontée par les jumelles, qui se partagent la narration à raison d'un chapitre à tour de rôle. Un roman profond, qui traite de la mort d'un proche avec justesse et sans émotion dégoulinante, ainsi que de la difficulté de communication entre les générations. C'est le premier roman de Claire Ubac que je lis, et je sais que je vais recommencer, sa manière d'écrire m'a tout a fait convenu. J'ai vu qu'elle avait écrit "L'histoire impossible à peindre", c'est-y pas un beau titre ça ?
3. Le roman ados
"Nine eleven" de Jean-Jacques Greif, 2004 (bio)En résumé : Jean-Jacques Greif a décidé de laisser une trace "vivante" du 11 septembre le plus célèbre de l'histoire. Ce roman est bâti sur le récit que plusieurs personnes vivant à New-York lui ont fait de cette journée de panique. Nous suivons ainsi le déroulement des événements via des étudiants d'une école voisine, des employés du WTC, et même des boulons et des vis qui font tenir les tours et qui ne vont pas tarder à lâcher. Le livre contient aussi des données historiques sur la construction des tours et le contexte dans lequel elles ont été élaborées, ainsi que différents plans et schémas pour mieux comprendre ce qui s'est réellement passé et pourquoi les conséquences de ces attentas ont été celles que nous connaissons. Attention, ici, il n'est nullement question de la politique Bush et de la "guerre sainte" qui a suivi, le livre commence et finit le 11 septembre, il ne fait que relater les attentats vécus par ceux qui étaient présents. Les conséquences dont je parle sont, notamment, l'effondrement des deux tours et la manière dont elles sont tombées. Le titre, nine eleven, rappelle la manière des Américains de donner la date en commençant par le mois. Et le 911 est le numéro d'appel d'urgence aux USA (équivalent à notre 100).
Age : de 14 à 18 ans. Les étudiants que nous suivons ont de 16 à 20 ans. Cependant, le livre est susceptible d'intéresser tout adolescent qui a entendu parler de cette journée et qui, à l'époque, n'avait pas la maturité nécessaire pour comprendre. Nous avons, par la télévision, vécu ces images en direct, mais il faut se rappeler qu'un ados de 14 ans aujourd'hui n'en avait pas 10 quand cela s'est produit. Et même pour nous, adultes, certains éléments apportent un plus par rapport à ce que nous savions déjà.
Mon avis : La catastrophique journée du 11 septembre 2001 vue de l'intérieur et expliquée aux jeunes sans lourdeur ni démagogie, c'est ce qui m'a incitée à vous parler de ce roman. Vu de l'intérieur, par ceux qui étaient présents dans et aux abords des tours, ce récit prend des allures de témoignage poignant. L'auteur a effectué un réel travail de fouille et de documentation, dans le but de restituer, avec le plus de spontanéité possible, les situations pratiques et physiques de cette journée ainsi que les sentiments d'horreur et d'incompréhension qu'elles ont déclenché dans la population new-yorkaise, mais sans sombrer dans dans le sentimentalisme typiquement américain. Un remarquable roman-documentaire !
