Malines, le premier octobre 2014 – Outre l’accès à l’information, le support technologique et la collaboration avec les collègues, les travailleurs de la connaissance estiment que la tranquillité et une certaine intimité constituent l’aspect le plus important de leur environnement de travail. Ce constat ressort d’une enquête mondiale menée auprès de plus de 10.000 travailleurs de bureau dans 14 pays, à la demande du spécialiste de mobilier de bureau Steelcase. Les Belges – malgré un choix généralement très large en matière de lieux de travail – font une évaluation négative de leurs conditions de tranquillité et de discrétion au travail. Leur taux de satisfaction par rapport au niveau de bruit est inférieur à la moyenne (55% pour la Belgique contre 63% en moyenne). De plus, 54% des travailleurs de bureau en Belgique estiment pouvoir bien se concentrer, alors que la moyenne est de 65%. Seulement 48% des Belges interrogés peuvent travailler sans être interrompus (contre une moyenne de 58% pour tous les pays)

Les travailleurs de la connaissance qui peuvent compter sur une tranquillité certaine et sur la discrétion nécessaire au bureau affirment que c’est bénéfique à leur bien-être. Ils sont davantage impliqués et productifs. Parmi les personnes interrogées qui disposent d’un niveau élevé de tranquillité :

· 98% peuvent bien se concentrer;
· 94% se sentent relax et à leur aise;
· 94% peuvent travailler en équipe sans être perturbés ou interrompus;
· 86% ont le choix en matière lieu de travail; et
· 94% sont satisfaits du niveau de bruit sur le lieu de travail.

Environnement de travail ouvert

Il convient de distinguer deux types de tranquillités sur le lieu de travail : ce que les Anglo-Saxons appellent la ‘informational privacy’ et la ‘stimulation privacy’. La ‘informational privacy’ désigne la possibilité de masquer des informations personnelles à la vue de tiers, tandis que ‘la stimulation privacy’ concerne la capacité à éviter ou contenir les influences perturbatrices. Le manque de ‘informational privacy’ est surtout un défi dans les cultures asiatiques, alors que dans le monde occidental, c’est surtout la ‘stimulation privacy’ qui est mise à rude épreuve. La mobilité croissante, l’utilisation d’appareils mobiles, l’explosion du volume d’informations et la confusion grandissante entre vie privée et professionnelle dans une économie qui fonctionne 24h sur 24 et 7 jours sur 7 entraînent un recul de la tranquillité et de la discrétion au travail. La stimulation de l’interaction et la popularité des espaces de bureaux ouverts jouent également un rôle important.

Le choix

Bien que les résultats de l’enquête indiquent que les personnes qui disposent de leur propre espace de bureau ressentent davantage un bien-être (un score de 7,1 sur 10) que celles qui n’ont pas de bureau privatif (un score de 5,8 sur 10), cela ne signifie pas, selon Chris Congdon, Director Research Communications chez Steelcase, qu’il faille en revenir massivement à des bureaux individuels isolés : ‘Il s’agit bien plus d’offrir le choix et une liberté individuelle en matière de lieu de travail. Un travailleur de la connaissance effectue en effet différents types de tâches durant une journée de travail et passera normalement par différents types d’humeurs au long de la journée. De ce fait, il préférera à un moment un endroit de collaboration et à un autre un endroit pour se concentrer.’

Les résultats de l’enquête indiquent qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire en matière de choix et de liberté individuelle. Ainsi, 80 pour cent des travailleurs de la connaissance travaillent toujours sur un ordinateur de bureau, ce qui revient à dire qu’ils sont liés à un poste de travail fixe et n’ont pas la possibilité de rechercher un endroit plus calme s’ils le souhaitent.

La Belgique

En comparaison des autres pays étudiés, la Belgique est une exception sur ce point. Une grande part des travailleurs de la connaissance (36%) y travaillent sur des appareils mobiles comme un ordinateur portable, une tablette ou un smartphone (la moyenne de tous les pays est de seulement 20%). Outre le fait que les Belges sont donc plus mobiles de cette manière, ils ont également davantage le choix de leur lieu de travail comparé avec les autres pays. Les bureaux en Belgique se composent en général d’un mélange équilibré d’espaces privatifs (32%), d’un environnement ouvert (32%) et d’une combinaison des deux (36%). La Belgique compte relativement beaucoup de travailleurs nomades qui peuvent choisir leur poste de travail eux-mêmes en fonction de leur humeur et des tâches qu’ils doivent effectuer (16% contre une moyenne de 8%). Mais pas moins de 66 pour cent des Belges travaillent toujours au bureau. Par ailleurs, les bureaux en Belgique disposent plus souvent d’un restaurant ou d’une cantine (75% pour la Belgique contre une moyenne de 62%). Les bureaux en Belgique disposent par contre de moins d’espaces informels pour accueillir les visiteurs (28% en Belgique contre une moyenne de 45%).

Il est intéressant de constater que le travailleur de bureau belge, malgré une multitude de possibilités de travail mobile et de choisir lui-même son lieu de travail, fait une évaluation négative de son environnement de travail (37% des Belges interrogés sont négatifs, contre une moyenne de 31% dans tous les pays). Les Belges sont également moins satisfaits que la moyenne à propos du niveau de bruit au travail (55% pour la Belgique contre 63% en moyenne). Seulement 54% des employés de bureau en Belgique affirment pouvoir bien se concentrer, alors que la moyenne est de 65%. Seulement 48% peuvent travailler sans être interrompus (contre une moyenne de 58% pour tous les pays).